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jeudi 19 juin 2003 JOHANNESBURG (AFP) - L'autorisation a été donnée cette semaine en Afrique du Sud de lancer sous peu un essai expérimental de vaccination contre le sida, a-t-on appris jeudi de sources médicales. L'essai, qui visera le virus du sida (VIH) du sous-type C prédominant en Afrique australe, sera mené simultanément à un autre essai, aux Etats-Unis, ont indiqué dans un communiqué conjoint l'Initiative du vaccin contre le sida (IAVI) et le Réseau d'expérimentation du vaccin VIH. "Le virus de classe C est vivace en Afrique australe et ce sera la première fois qu'un vaccin mis au point spécifiquement contre cette souche du VIH, sera expérimenté", a expliqué à l'AFP Glenda Gray, directrice du projet. Le Conseil de contrôle des médicaments sud-africain (MCC) a donné son feu vert pour un essai portant sur 96 volontaires séronégatifs, a-t-elle indiquée. A ce stade préliminaire, l'essai vise à s'assurer de la sécurité du vaccin et à étudier ses effets secondaires. L'essai devrait commencer en juillet aux Etats-Unis, a ajouté Glenda Gray. Si les données initiales sont satisfaisantes, l'essai sud-africain débutera en août prochain et durera sur deux ans environ. "Les Etats-Unis commencent en premier pour plusieurs raisons (...) en particulier pour tenir compte de l'interprétation (possible) du recours à des sujets cobayes dans des pays en voie de développement", commente Glenda Gray. Le vaccin est basé sur une technologie dite du "vecteur alpha-virus réplicon" mise au point aux Etats-Unis. La technologie implique l'usage comme vecteur d'un autre virus, un virus de cheval, le VEE, altéré pour qu'il soit inoffensif pour l'homme. Le vaccin contiendra le VEE auquel aura été incorporé une copie de certains matériaux génétiques du VIH, mais pas de ceux susceptibles de provoquer une infection. "Il n'y a aucune possibilité que le vaccin provoque une infection par le VIH", a ajouté Glenda Gray. Si le vaccin se révèle efficace, il pourrait être mis en vente dans les dix prochaines années, a-t-elle ajouté. Selon des statistiques de l'Agence des Nations Unies pour le sida (Onusida)), 15 millions de personnes environ étaient infectées par le VIH en Afrique australe en 2001. mercredi 18 juin 2003 Pas de vaccin contre le Sida avant 20O9 - Chercheurs "La date la plus proche pour la fabrication d'un vaccin et une licence est probablement 2009", a déclaré Seth Berkley, président de l'IAVI. Il a ajouté qu'un ou deux éventuels vaccins pourraient commencer à être expérimentés en 2004 ou 2005 et que les expérimentations pourraient s'étaler sur quatre ou cinq ans. Le sida contamine chaque jour 15.000 personnes à travers le monde. /PBN dimanche 15 juin 2003, 17h07 WASHINGTON (AP) - Une équipe internationale de chercheurs a retracé l'origine du virus du SIDA: ils ont isolé chez deux espèces de singes africains deux souches de virus distinctes qui se sont combinées chez les chimpanzés pour former le VIH qui infecte les humains depuis les années 1930. Les scientifiques avaient déjà établi que le virus d'immunodéficience simienne (VIS) retrouvé chez les chimpanzés, était à l'origine du VIH-1 responsable chez les humains du SIDA. Ils pensent aujourd'hui que les chimpanzés ont contracté le VIS en mangeant la viande de petits singes, avant de le transmettre à l'homme par la même voie. Des spécialistes américains, britanniques et français ont analysé la structure génétique de plusieurs souches de VIS présentes chez les singes africains. Selon eux, au moins deux de ces souches, retrouvées chez le singe hocheur et le cercocèbe à collier blanc d'Afrique centrale, se sont combinées pour former le type de virus qu'on retrouve aujourd'hui chez les chimpanzés. C'est ainsi que s'est formé le virus à l'origine chez l'homme de l'épidémie de SIDA qui a tué plusieurs millions de personnes, rapporte ce groupe de chercheurs dans la revue "Science" de vendredi. "La recombinaison de ces virus a eu lieu chez les chimpanzés et ceux-ci l'ont transmis aux hommes à au moins trois occasions", dit Frédéric Bibollet-Ruche, virologue de l'Université d'Alabama et co-auteur de cette étude réalisée notamment en partenariat avec l'université de Montpellier. Trois types de VIH-1 -appelés M, N et O- sont ainsi passés des chimpanzés aux hommes. "Le transfert du chimpanzé à l'homme est probablement intervenu avant 1930", juge M. Bibollet-Ruche. L'homme a sans doute contracté la maladie en consommant du chimpanzé, par exemple en se coupant en préparant la viande. D'autres études avaient déjà établi qu'un autre type du virus, le VIH-2, a été transmis à l'homme directement par le mangabey d'Afrique de l'Ouest, sans passer par l'intermédiaire du chimpanzé. Les singes porteurs de ce type de virus représentent toujours un risque de contamination possible: le VIS pourrait, en théorie, être transmis à l'homme et déclencher une nouvelle immunodéficience. "Ce n'est pas une si bonne idée de chasser et de manger du singe", observe Frédéric Bibollet-Ruche, qui met en garde contre les dangers d'exposition au VIS. Contrairement aux humains séropositifs, les singes infectés par le VIS ne développent pas de maladie. Le virus s'attaque à leurs globules blancs, mais ne provoque pas de baisse de leur nombre chez l'animal. Chez les hommes, le VIH détruit les lymphovytes et fini par anéantir les défenses immunitaires: les malades sont alors victimes de nombreuses infections opportunistes qui sont d'ordinaire facilement combattues par les défenses naturelles. AP lp/v0616/mw jeudi 12 juin 2003, 9h22 Forte hausse des maladies sexuellement transmissibles en Grande-Bretagne 10% des femmes sexuellement actives sont atteintes de chlamydia, une bactérie qui n'est parfois pas détectée et peut conduire à la stérilité. 42% des femmes atteintes de chlamydia ont moins de 20 ans. Le taux de syphilis a été multiplié par cinq sur les six dernières années, tandis que le taux de blennorragie a été multiplié par deux. La commission a fait état de 6.600 nouveaux cas de VIH (virus du sida) détectés en 2002, un chiffre en augmentation de 26% par rapport à 2001, selon une estimation provisoire qui, si elle est confirmée, représentera la hausse la plus forte depuis le début de l'épidémie. Le VIH se transmet désormais dans 56% des cas par des relations hétérosexuelles, plus souvent que par des rapports homosexuels. mercredi 4 juin 2003, 8h42 SYDNEY (AFP) - Des chercheurs ont commencé à recruter des volontaires mercredi pour le premier test sur des êtres humains d'un vaccin contre le Sida développé par un consortium australo-thaïlandais. Ces tests seront menés sur 24 volontaires à l'Hôpital St Vincent de Sydney et sont le fruit des recherches de quatre universités australiennes, d'une agence de recherche du gouvernement australien ainsi que de plusieurs organismes de lutte contre le Sida et de la société de la Croix Rouge thaïlandaise. Le chercheur Stephen Kent a indiqué que des tests en laboratoire avaient démontré que ce vaccin multipliait le nombre de cellules immunitaires qui attaquent le virus VIH et qu'il fallait désormais des tests cliniques pour prouver qu'il était sans risque pour les humains. "Ce test est une première étape essentielle dans le développement d'un vaccin anti-VIH efficace. Nous devons démontrer que ce vaccin peut avoir un effet réel sur le système immunitaire des personnes qui se porteront volontaires pour ces essais", a-t-il déclaré. Le directeur des recherches, Tony Kelleher de l'Université des Nouvelles Galles du sud, a précisé que c'était la première fois que ce vaccin allait être administré à des humains. "Nous allons être en mesure d'entreprendre une série de tests en laboratoire très sophistiqués pour déterminer si les vaccins stimulent le système immuniatire humain pour réagir contre le virus VIH. Ces résultats nous permettront d'aller plus loin dans le développement d'un vaccin", a-t-il déclaré. Le vaccin contient de l'ADN modifiée du virus VIH ainsi que le virus de la diphtérie aviaire. Le principe développé par les chercheurs est que l'ADN modifiée aide le corps humains à identifier les composants du virus VIH, et que celui de la diphtérie aviaire entraine une production importante par le système immunitaire de cellules capables de vaincre le VIH. Les résultats de ces tests devraient être connus en fin d'année. Le virus du sida, isolé il y a vingt ans PARIS (AFP) - Les chercheurs de l'Institut Pasteur de l'équipe du Pr Luc Montagnier ont été les premiers à annoncer, il y a vingt ans, le 20 mai 1983, avoir isolé le virus de l'immuno-déficience humaine (VIH). Une maladie ne remplace pas la précédente et la pneumonie atypique (SRAS), repérée il y a juste deux mois, ne prendra pas la place du sida, vieux, lui, de vingt ans et en parfaite santé. "La maladie est en plein développement et nous ne sommes mêmes pas sûrs qu'elle soit un jour éradicable, ni même sûrs d'aboutir à un vaccin", a estimé le Pr Philippe Kourilsky, directeur de l'Institut Pasteur de Paris. Cet immunologiste retraçait la course contre la montre remportée par les chercheurs français de l'équipe du Pr Luc Montagnier ont été les premiers à annoncer, dans la revue Science, l'isolation du virus de l'immuno-déficience humaine (VIH). Ce travail a été effectué en un temps-record: les premiers cas de sida - on parlait alors plutôt de cancer "gay" ou de "gay syndrom" - ont en effet été signalés en 1981 aux Etats-Unis, chez des homosexuels. Par la suite, même si elles ont parfois semblé piétiner et si les gouvernements de la plupart des pays ont sous-estimé la menace du sida, au prix d'analyses parfois totalement farfelues, les recherches ont continué à peu près au même rythme: tests de diagnostic de plus en plus performants, identification d'un second virus et, surtout, mise au point, en 1996, des tri-thérapies. Très efficaces, ces traitements ont largement contribué à faire oublier le sida dans les pays du nord, "à affaiblir les consciences occidentales", pour reprendre l'expression du Pr Kourilsky. Pourtant, malgré leur coût au départ exhorbitant, et grâce à la pression constante exercée sur les laboratoires pharmaceutiques par des mouvements de défense des malades comme Act Up, ces traitements, dits "de luxe", commencent à être distribués dans les pays du sud, les plus touchés. Parfois même à prix coûtant. A l'Institut Pasteur de Paris, pas moins de quinze équipes continuent de plancher sur le virus, sous tous ses aspects: "réponse immunitaire contre le VIH", "traitements et candidats-vaccins", bien sûr, mais aussi, "origine et évolution du virus" ou "transmission de la mère à l'enfant". "Nous sommes face à une pathologie extrêmement complexe et il y a une impérieuse nécessité à améliorer nos connaissances dans tous les domaines, à connaître beaucoup plus finement les moindres mécanismes de l'infection pour y trouver des parades", relève le directeur de l'Institut Pasteur. Ces recherches couvrent la plupart des facettes de l'infection: une équipe s'efforce de cerner la date de naissance réelle du virus, estimée aujourd'hui entre 1910 et 1930 en Afrique. Une autre, dirigée par la co-découvreuse du virus Françoise Barré-Sinoussi, étudie les virus de singes pour comprendre comment le virus du sida de ces animaux a pu se transformer, puis passer à l'homme. Dans un autre laboratoire, des souches virales du monde entier sont analysées pour comprendre pourquoi et comment le VIH varie. L'une des difficultés majeure à la mise au point d'un vaccin est en effet l'extrême variabilité des éléments composant les différentes souches du virus. Les mécanismes d'entrée et de multiplication du virus dans les cellules humaines, son intégration au patrimoine génétique de la cellule, la façon dont il détourne à son profit la machinerie cellulaire pour "se faire produire" par la cellule qu'il infecte, font aussi l'objet de recherches. Les chercheurs de l'Institut Pasteur suivent également de très près les cas de couples "séro-discordants", dont l'un est infecté par le virus du sida, et l'autre indemne, malgré des rapports sexuels non protégés pendant plusieurs années, ou encore ceux d'autres sujets fréquemment exposés au virus, comme certaines prostituées du Kenya, qui malgré des milliers de rapports, résistent aux agressions du virus. De l'avis des biologistes, toutes ces recherches sont cruciales pour la mise au point de vaccins ou de nouveaux traitements. |
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